Le retour d’un congé maternité ou paternité peut être à la fois stimulant et inquiétant pour les salariés. Ils doivent faire face aux éventuels changements opérés pendant leur absence, renouer avec leurs collègues, peut-être faire la connaissance de nouveaux salariés, et surtout retrouver leur place dans l’entreprise. Voici tous nos conseils pour leur permettre de vivre ce moment charnière le plus sereinement possible.
Votre salarié a été absent pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois et peut se sentir dérouté à son retour dans l’entreprise. Pour qu’il puisse se réapproprier son poste et se réadapter dans les meilleures conditions possibles, préparez-lui un kit de retour en impliquant ses équipes et ses hiérarchiques, et en les sondant sur les documents et informations qu’ils jugent utiles à lui transmettre le jour J.
Pensez également à fixer un entretien de transfert entre le salarié et son remplaçant pour qu’il puisse être rapidement au fait des projets en cours et reprendre progressivement la main sur les missions qui vont lui être confiées. Et surtout, préparez et prévenez le salarié de la date et du contenu de son entretien de reprise, afin de lui laisser un vrai temps de réflexion sur les points à aborder lors de cet échange clé.
Focus sur les principales obligations à respecter au retour du salarié :
> Une visite médicale de reprise doit être organisée à l’initiative de l’employeur.
> Un entretien professionnel de reprise doit être organisé.
Le salarié peut faire la démarche d’être accompagné dans le cadre de Mon conseil en évolution professionnelle (Mon CEP) pour préparer ce RDV essentiel, clarifier ses attentes, et identifier avec lui si des formations de remise à niveau ou d’adaptation au poste sont nécessaires pour renforcer ou développer de nouvelles compétences.
> Aucun changement du contrat de travail (suspendu pendant la durée du congé) ne peut être imposé au salarié à son retour.
> Le salarié ne peut pas être licencié dans les 10 semaines suivant son retour.
> Sous condition d’ancienneté, le salarié peut également prendre un congé parental d’éducation.
De la même manière que l’on prépare un « onboarding » (parcours d’intégration) lors de l’arrivée d’un collaborateur le premier jour, vous pouvez élaborer un programme de réintégration du salarié à son retour de congé maternité ou paternité, pour rendre le cadre de sa reprise rassurant. Par exemple, prenez le temps de lui présenter, sous la forme d’une rétrospective, les évolutions de son poste, les changements d’organisation ou les différents temps forts qui ont marqué la vie de l’entreprise durant son absence. L’entretien de reprise est un moment idéal pour faire cette présentation et évoquer avec lui les conditions de retour au travail, son projet professionnel et ses souhaits d’évolution au sein de l’entreprise.
Selon Alexandre Grenier, cofondateur et CEO de Workelo, dans un article publié par Welcome to the jungle : « ce moment de retrouvailles est important, car il permet à l’entreprise et au collaborateur de se réaligner ; de se retrouver autour de valeurs communes ». Quelques mois après ce premier échange, pensez à prévoir un entretien de suivi quand le salarié aura eu le temps de prendre un peu de recul sur sa reprise.
Selon l’enquête réalisée en 2019 par BVA et le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP), 77% des femmes et 68% des hommes jugent que la parentalité est insuffisamment prise en compte dans l’organisation du temps et des lieux de travail. Différentes actions peuvent être mises en place pour y remédier, en prenant en compte les situations individuelles de chacun : autoriser plus de télétravail, laisser davantage de souplesse dans l’organisation du travail et les horaires, ou encore éviter les réunions très tôt le matin ou très tard dans la journée. En un mot, soyez flexible.
Si vous manquez d’inspiration, vous pouvez regarder ce qui se passe ailleurs et piocher dans les initiatives des entreprises qui innovent pour accompagner la parentalité en entreprise. Par exemple, la startup Pigment, spécialiste de la gestion des données et de la planification d'entreprise, a mis en place des conditions adaptées au retour de ses salariés de congé maternité ou paternité. Dans un article publié par Les Échos Entrepreneur, Eléonore Crespo, sa cofondatrice explique : « Nous offrons une période de cinq semaines à plein temps, puis quatre semaines à mi-temps pour permettre une reprise en douceur. Sept semaines supplémentaires peuvent aussi être prises, mais qui ne sont pas payées par l'entreprise ».
Vos salariés n’ont pas toujours connaissance de leurs droits, avant, pendant et au retour d’un congé maternité et paternité, tenez-les-en informés régulièrement. Vous pouvez aller encore plus loin en incitant vos managers à se former sur ces questions et sur les risques psychosociaux qui peuvent apparaître lors de cette période de réadaptation, parfois délicate à gérer. Mon (CEP) peut être un véritable partenaire dans votre démarche, en facilitant le dialogue social, en prenant le relais si vos salariés ne parviennent pas à exprimer un état de mal-être et en les orientant, le cas échéant, vers le service de santé adéquat.
La formation est également un excellent moyen pour stimuler les salariés à leur retour et leur démontrer que leur évolution professionnelle a toute sa place dans votre entreprise. En effet, pour 84% des femmes et 57% des hommes, la parentalité est vécue comme un frein à leur carrière (étude BVA et CSEP). Mon CEP peut vous aider à mettre en place des plans de formation sous forme de rétroplanning dans les mois qui suivent le retour des salariés et à trouver le meilleur moyen pour eux de concilier leurs aspirations de carrière avec leur vie de famille.
Connaissez-vous le Parental Challenge « 100 actions concrètes à lancer dans votre entreprise » ? Lancé par Issence, agence de formation et de conseil spécialisée dans les questions de parentalité au travail, ce vivier de bonnes idées et de pratiques faciles à mettre en place peut être très utile aux services RH. Les actions sont classées en fonction de leur faisabilité pour que toutes les entreprises puissent agir selon leurs moyens. Vous pouvez aussi consulter le guide sur les discriminations en raison de l’état de grossesse dans le secteur privé publié par le Défenseur des droits, afin de vous assurer que vos salariés ne fassent pas l’objet de discriminations liées à leur parentalité.
N’hésitez pas à organiser des webinaires, conférences ou échanges sur la thématique de la parentalité et sa place dans la vie de l’entreprise.
Cette série d’actions aidera vos salariés à (re)trouver leur place dans l’entreprise et témoignera de toute la considération que vous avez pour leur bien-être et leur épanouissement professionnel.
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